IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Interview de José Paumard et Zouheir Cadi, organisateurs de Devoxx France 2013

Image non disponible

À l'occasion de l'annonce de Devoxx France 2013, qui se tiendra à Paris du 27 au 29 mars 2013, nous avons rencontré José Paumard et Zouheir Cadi. Ils nous expliquent ce que sont Devoxx et sa déclinaison française. Ils reviennent sur l'organisation d'une conférence de cette importance, bien loin d'un simple pique-nique. 2 commentaires Donner une note à l´article (5)

Article lu   fois.

L'auteur

Profil ProSite personnel

Liens sociaux

Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

I. Introduction

Comme l'année dernière, l'équipe Java de Developpez.com va assister à la conférence Devoxx France 2013, qui aura lieu à l'hôtel Marriott à Paris du 27 au 29 mars prochains. Nous avons sauté sur l'occasion pour rencontrer Zouheir Cadi et José Paumard, qui répondent volontiers et en binôme à quelques questions sur leurs parcours respectifs, sur Devoxx et sur son organisation.

Developpez.com vous fait gagner une place pour Devoxx France 2013 à travers un petit quizz jusqu'au 15 février.

I-A. Mise à jour

31 mars 2013 : Devoxx vient de fermer ses portes. J'en profite pour ajouter quelques précisions à cette interview.

II. Présentation de Zouheir Cadi et José Paumard

José, peux-tu nous dire qui tu es en quelques mots ?

José. J'ai plusieurs casquettes :

  • celle d'enseignant-chercheur. Je travaille à l'université Paris 13 depuis bientôt 15 ans, j'y enseigne les technologies Java/JEE dans un DESS (devenu entre-temps M2) que j'ai contribué à créer en 2000. J'enseigne aussi en troisième année d'école d'ingénieur ;
  • celle de développeur Open source. Je dirige le projet "Open melodie" (http://www.openmelodie.org/) depuis 2007, en collaboration avec le collège de France et le Musée du Louvre ;
  • celle de blogueur. Je tiens le blog "Java le soir", dont l'objet est de publier en ligne le cours que je donne à la fac et quelques articles techniques plus pointus ;
  • et puis celle de jugger, puisque je fais partie du Paris JUG depuis deux ans.
José
José

Même question pour toi Zouheir, qui es-tu ?

Zouheir. Je suis architecte dans un service "suivi de production" (devops). Je suis aussi membre du Paris JUG depuis plus de quatre ans. Pour la petite histoire, je suis le premier speaker officiel du Paris JUG avec une présentation sur Selenium.

Zouheir
Zouheir

Vous avez donc deux profils relativement différents...

José. Certes, mais n'est-ce pas ce qui fait la richesse d'une équipe ?

Quels sont vos parcours respectifs ?

José. Je suis tombé dans la marmite de la programmation lorsque j'ai eu ma première calculatrice programmable : une TI57, en 1980. Mais curieusement, ça ne m'a pas mis sur les rails de l'informatique, plutôt sur ceux de l'électronique. J'ai fait un peu de chimie, et puis des maths appliquées (ça m'a permis d'entrer à l'université), et beaucoup de programmation, car les maths applis sont très demandeuses de puissance de calcul. J'ai compris que les projets étaient plus demandeurs de programmeurs que de matheux, j'ai donc aussi suivi cette voie. Et je reste convaincu aujourd'hui qu'il vaut mieux apprendre l'informatique tard, après avoir appris d'autres choses. On peut être un bon programmeur sans avoir fait d'études spécifiquement informatiques. En revanche, avoir de bonnes bases théoriques, quel qu'en soit le domaine reste essentiel.

TI 57
TI 57

Zouheir. J'ai démarré la programmation dans feu le client/serveur au début des années 2000. Et dire que ces technologies n'existent plus ! J'ai donc vécu la mort du client serveur et l'émergence des technologies web. Après avoir sillonné quelques SSII et pas mal de clients parisiens, en tant que développeur puis architecte, j'ai aidé mes clients dans la fabrication du logiciel.

Depuis environ un an, je suis architecte suivi de production chez un grand du web français. Je suis donc l'interface entre le développement et le suivi de production, ce qui est appelé DEVOPS actuellement. Mes contributions se font donc à différents niveaux :

  • lors du développement avec des interventions dans le processus de fabrication du logiciel (tests d'architectures, design for failure, etc.) et un feed-back rapide aux équipes ;
  • avant la livraison avec des étapes de qualification, de validation et d'analyses de tests de charges ;
  • pendant la vie du logiciel en production.

Quels sont vos métiers, vos passions professionnelles ?

José. Dure question... Je suis enseignant-chercheur, et aussi consultant expert en Java/JEE. Mais au-delà de cet aspect pragmatique des choses, ce que j'aime par-dessus tout, c'est rencontrer des personnes, dont les préoccupations sont différentes des miennes, et mener à bien des projets avec elles. Open melodie me permet de collaborer avec des historiens et des archéologues, ce qui est un immense enrichissement. J'aime aussi enseigner, donner des formations ou des conférences. Je trouve que c'est une façon de confronter sa vision des choses à des opinions différentes de la sienne et cela peut aussi devenir un très grand enrichissement. Parler devant un public, quel qu'il soit, est pour moi un dialogue. Comme quoi les mots ne sont pas la seule façon de transmettre les choses.

Zouheir. Je suis architecte logiciel. Ma mission actuelle est proche du "Devops" puisque c'est ce que je fais depuis plus d'un an. Mais ce qui me plaît le plus dans notre métier, c'est la richesse et la diversité des sujets rencontrés. C'est un métier qui ne connaît pas la routine et on apprend tous les jours. On ne s'ennuie donc jamais.

Sur quelles technos travaillez-vous ?

José. Il y a bien sûr le classique java/jee tartiné de Spring "buildé" par du Maven. Je travaille également sur des outils d'ETL (ODI et Spring batch). Pour la partie qualification du logiciel lors des tests d'architecture et de charge ou du suivi en production, on trouve JMeter (cf. article "Introduction à Apache JMeter" de Antonio Gomes Rodrigues), JProfiler, clikview (outil d'analyse des logs).

Zouheir. Essentiellement Java/JEE et tout l'écosystème qu'il y a autour. J'aime bien cet environnement technique. Je le trouve globalement cohérent, très complet, suffisamment souple pour être toujours présent et très utilisé malgré son âge. Rétrospectivement, je trouve que les créateurs de la plateforme ont fait un travail extraordinaire et ont été des visionnaires en leur temps.

Java
Java

José, peux-tu nous parler du projet Open Melodie ?

José. En deux mots, Open melodie est un projet Open source utilisé par le projet Musée Achéménide Virtuel et Interactif (MAVI) pour mettre ses données en ligne. Il est aussi utilisé pour d'autres projets de moindre ampleur. L'objet du MAVI, projet lancé par Pierre Briant en 1999, alors professeur au collège de France, est de rassembler sur un site Web l'ensemble des objets archéologiques de l'Empire Perse achéménide, qui va de -550 à -330. Cet empire s'étendait de la Grèce à l'Afghanistan et de l'Égypte à la Turquie. C'est-à-dire un espace géographique immense, qui en fait le Premier Empire-monde de l'histoire de l'humanité.

Le problème est que l'existence de cet empire en tant que structure constituée n'est reconnue que depuis assez peu de temps. En tout cas bien plus récemment que la constitution des grands musées du monde. Ce qui fait que les objets achéménides sont éparpillés dans des collections diverses. Au Louvre ou au British Museum on en trouve dans les départements babyloniens, égyptiens, assyriens, etc. Comme il n'est pas question de déposséder ces départements, la seule façon de rassembler ces objets est de créer un musée en ligne, ce que nous avons fait.

Le MAVI est un projet que j'ai trouvé fascinant à son lancement et qui est aujourd'hui une source de documents scientifiques pour nombre de chercheurs dans le monde. Le premier pays visiteur du site est l'Iran ; est-ce un hasard ? Il y avait de nombreux enjeux techniques sur ce site, notamment autour de la problématique de l'indexation. Aussi sur le sujet de la mise en ligne des images. En 2003 nous avons fait une démo lors d'un congrès de numismatique à Madrid et montré des images en ligne de 500 millions de pixels. À partir de 2007, j'ai réécrit (pour des raisons juridiques) la plateforme (écrite en 2003) sous forme d'un projet open source, que j'ai appelé Open melodie.

III. Devoxx France 2013

C'est quoi ce truc "devoxx" ? Ça s'adresse à qui, ça vient d'où ?

Zouheir. L'étymologie de Devoxx est la voix du développeur ou "developer vox". Pour la petite histoire, le nom initial de la conférence était "Javapolis". Mais Stephan Jansen, le fondateur de Devoxx a été contraint de modifier le nom pour des raisons de Copyright sur la marque "Java" détenue à l'époque par "Sun Microsystems".

Devoxx est donc une conférence créée à l'origine par Stephan Jansen il y a plus de 10 ans en Belgique à Anvers. En 2010, l'équipe du Paris JUG avait envie de passer à l'échelle supérieure et d'organiser un grand événement autour de Java et du Web sur plusieurs jours. Nous nous sommes donc adossés à "Devoxx Belgique" pour bénéficier de sa marque et de son savoir-faire. C'est ainsi que "Devoxx France" est né.

Au-delà des technologies, notre but principal est la valorisation du métier de développeur. Nous nous adressons donc aux développeurs et aux architectes. Nous souhaiterions aussi que l'écosystème Java et Web s'approprie la conférence, qu'il considère que c'est la sienne. Un des moyens d'y parvenir est de proposer des conférences dans le CFP (Call For Paper). La sélection est certes difficile, mais c'est aussi ce qui fait sa force. Par ailleurs, cette année, nous organisons une après-midi spéciale, dédiée principalement aux décideurs et dont le thème sera le cloud.

Affiche Devoxx France 2013
Affiche Devoxx France 2013

C'est quoi vos rôles respectifs dans Devoxx ?

José. Devoxx est porté par le Paris JUG, association 1901 à but non lucratif. Antonio Goncalves en est le président, Zouheir Cadi en est le secrétaire, et j'en suis le trésorier. Nicolas Martignole fait partie de l'organisation de Devoxx France et a en charge la communication au sens large. L'organisation repose sur deux comités : le comité de direction et le comité technique.

Zouheir. Il ne faut pas oublier les bénévoles, qui sont présents au moment de l'événement et sans qui rien ne serait possible.

Team Devoxx France
Team Devoxx France

Comment vous êtes-vous retrouvés embarqués dans Devoxx, sachant que vous en étiez déjà la dernière fois ?

Zouheir. Nous n'avons pas été embarqués. Nous avons décidé de l'organiser la première fois dans la perspective d'en faire un événement récurrent de la vie des développeurs. Nous sommes donc naturellement présents pour la deuxième édition.

José. À la différence de Zouheir, je ne fais pas partie du Paris JUG depuis sa création. En fait l'équipe m'a appelé pour prendre la tâche de trésorier. C'est un rôle qui peut paraître ingrat, et qui souvent use les personnes assez vite. J'ai accepté, surtout parce que je j'avais envie d'aider le Paris JUG, dont l'activité me rendait (et me rend toujours) admiratif. Et puis un jour Antonio nous a annoncé : "au fait les gars, l'an prochain pour le quatrième anniversaire de l'association, on va faire Devoxx France". Et là je me suis dit : "ce type est fou, il va falloir le protéger contre lui-même".

À propos de l'édition FR12. C'est quoi le bilan avec un an de recul. Ça vous encourage à garder/changer quoi pour Devoxx France 2013 ?

José. Devoxx France 2012 a été un succès inespéré. D'abord nous pensions réunir environ 600 personnes, c'était à peu près notre objectif. Au fur et à mesure de la vente des places, nous nous sommes rendu compte que cet objectif allait être dépassé. Il a fallu gérer cet afflux, un peu dans l'urgence. Nous avons donc loué le sous-sol du Mariott, élargi l'appel à communications. Et jusque dans les toutes dernières semaines, le nombre de places vendues s'est accéléré. À tel point qu'une dizaine de jours avant la conférence, nous avons dû fermer l'application d'enregistrement : le quota était atteint. Ça a été un réel plaisir de voir autant de monde lors de cet événement.

Et puis le succès a aussi été au rendez-vous lors de la conférence même. Tout le monde était content : les speakers, ravis qu'un tel rassemblement ait lieu, en français, en plein cœur de Paris, les exposants, qui ne s'attendaient pas à autant de visites sur leurs stands, et les visiteurs, qui se sont régalés pendant trois jours. Franchement, l'ambiance était géniale. À la fois festive avec les sushis préparés sur un stand, les parties de babyfoot, les robots Mindstorms, les machines volantes : on se serait cru dans une kermesse, les personnels du Mariott n'avaient jamais vu ça ! Et très pro : la qualité était vraiment au rendez-vous dans les salles de conférences, avec des speakers de très grande qualité.

Et nous-mêmes aussi, en tant qu'organisateurs. Le succès le jour de la conférence repose sur l'engagement d'une équipe d'environ vingt-cinq personnes qui se sont données à fond durant ces trois jours. Tout le monde était au taquet, et vraiment heureux de participer à ce grand rassemblement. C'était aussi un plaisir de pouvoir se retrouver avec tous les JUG francophones, qui ont joué un très grand rôle dans ce succès et tous les autres User Groups. Ça a été une vraie fête, vraiment.

Et donc, organiser une édition 2013 après ce succès, c'est un autre challenge. Car il faut faire aussi bien, et nous savons que tous ces petits défauts que l'on ne voyait pas, car c'était la première édition seront plus visibles cette année. Donc nous avons organisé une consultation sur 2012, auprès de nos sponsors, et sous forme de questionnaire auprès des visiteurs, analysé les résultats et nous allons tenter d'améliorer ce qui peut l'être.

Il faut donc s'attendre à des petites différences : des pauses plus longues, une organisation légèrement différente de l'espace. On prend la même recette, on garde le même esprit et on s'améliore sans tout chambouler. Et surtout, nous restons une association, des passionnés aux commandes, l'envie de se faire plaisir, nous restons indépendants dans le choix des conférences.

Quelles sont les particularités de l'édition parisienne ?

Zouheir. L'organisation se déroule sur une période plus courte que l'édition belge. Nous avons choisi de proposer un format sur trois jours : une journée de type "Université" et deux journées de types "Conférence". Une autre particularité de Devoxx France est la nécessité d'avoir au minimum 75 % des conférences en langue française. Nous avons en effet une volonté très forte de voir émerger des conférenciers en français. La sélection pour pouvoir y parvenir est certes forte. Mais comme nous allons nous inscrire dans la durée, tout le monde aura sa chance.

Quelles sont vos interactions avec le comité de sélection ?

José. En tant qu'organisateurs, nous jouons aussi le rôle de superviseur du comité technique, qui sélectionne les conférences. Cela dit, dans ce comité, qui compte une quinzaine de membres, chaque membre compte pour une voix. Lors du déroulement, les discussions sont passionnées et parfois enflammées, mais au final on vote et tout le monde se plie au résultat. C'est aussi une des clés de notre succès : le Paris JUG organise des conférences depuis environ cinq ans et reste souverain dans le choix des conférences et des intervenants. Les personnes qui viennent assister à nos soirées savent que nous n'y vendons rien et que les sujets présentés le sont par des consultants, parfois indépendants, parfois salariés, mais qui sont la pour présenter des technologies, des outils, ou des méthodes, pas pour vendre du consulting, des licences, ou de la formation.

Que/qui va-t-on voir durant ces trois jours ? Un petit scoop pour nos lecteurs, s'il vous plait. ? De manière générale, qu'est-ce qui change (en bien ou en mal) par rapport à l'édition 2012 ?

José. Antonio sera habillé en rose le jour de la keynote. C'est un secret : lui-même ne le sait pas encore.

Édit d'après Devoxx : Quelle surprise... Antonio était vraiment en rose le jour de la keynote, comme le montrent les photos suivantes.

Image non disponible
Antonio en rose (Photo par Claude Falguière)
Image non disponible
Antonio en rose devant une salle remplie (photo par Claure Falguière)

Blague à part, cette année le credo est : on prend ce qui a marché et on tente de faire aussi bien, et on améliore ce qui n'a pas été terrible. Les visiteurs se sont plaints essentiellement de deux choses. Premièrement le manque d'indications sur le programme dans les salles, donc cette année on prévoit de mettre de la signalétique vidéo un peu partout. Deuxièmement la durée des pauses qui était trop courte. Donc cette année les pauses seront plus longues. Et puis il y a eu quelques petits couacs ici et là que l'on ne veut pas reproduire.

Ensuite d'autres choses sont en chantier, mais il est trop tôt pour en parler : si l'on voit qu'elles ne sont pas prêtes, on ne le fera qu'en 2014.

Cette année l'idée est vraiment de consolider ce que l'on a fait l'an dernier, de gagner en efficacité, et de pouvoir capitaliser sur tout ça en 2014. Mine de rien, organiser une conférence de 1200 personnes, ça ne s'improvise pas.

Que se passe-t-il le jeudi soir ?

José. Effectivement, il se passe un événement très particulier. Nous ouvrirons les portes le jeudi, à partir de 19h00, dans la limite des places disponibles pour des raisons évidentes de sécurité. Nous communiquerons en temps utile un lien pour pouvoir s'inscrire. Toutes les personnes présentes pourront ainsi participer à la soirée "Vins et Fromages". Je n'en dis pas plus, tout est dans l'intitulé. La conférence ne s'arrête pas pour autant. Les "Birds Of a Feathers" (BOF) se dérouleront normalement dans un espace dédié et plus calme.

IV. Devoxx en pratique

Ça se passe où et quand ?

Zouheir. Devoxx France se déroulera au centre de conférences de l'hôtel Marriott rive gauche situé à l'adresse suivante : 17 Boulevard Saint-Jacques, 75014 Paris. Et pour le quand, une seule date à retenir : du mercredi 27 au vendredi 29 mars 2013 !

Vous attendez combien de participants ? On se souvient que l'édition 2012 s'est tenue à guichets fermés...

José. Nous avons accueilli 1248 personnes exactement l'an dernier et nous avons dû fermer l'application d'enregistrement environ dix jours avant le début de la conférence. Nous allons tout faire pour pouvoir accueillir plus de monde cette année, dans les limites imposées par les normes de sécurité bien sûr. Nous voudrions vraiment pouvoir accueillir tous ceux qui veulent venir.

Édit d'après Devoxx : Ce sont 1400 personnes qui ont assistées à Devoxx France 2013, soit 150 de plus, car l'équipe avait ouvert une salle supplémentaire.

Devoxx France 2013
Devoxx France 2013

Question pratique, y aura-t-il des vestiaires où poser son manteau ? sac ?

José. Oui, il y a un vestiaire où l'on peut déposer ses affaires le matin et les récupérer le soir.

Avez-vous sélectionné une liste d'hôtels à proximité ?

Zouheir. La liste des hôtels est sur le site. Il y a la possibilité de se loger au Marriott. S'il n'est pas dans le budget des lecteurs, le 14e arrondissement est très bien pourvu en hôtels avec des prix raisonnables, surtout si on s'y prend longtemps à l'avance. Et enfin, la salle de conférence se situe à cinq minutes de la place Denfert Rochereau par laquelle passent les métros 4 et 6 et le RER B. Ça élargit le choix.

Y a-t-il une station de bus ou de métro à côté ? Une station de vélib ?

Zouheir. Oui évidemment, le lieu est très bien desservi :

  • en métro : ligne 6, station Glacière, ligne 4 station Denfert-Rochereau ;
  • en RER B station Denfert-Rochereau ;
  • un petit coup de Google Map avec l'adresse du centre de conférence cité plus haut donnera à tous et à toutes la localisation exacte.

Devoxx est l'une des conférences les moins chères, mais ça reste cher. Nos lecteurs peuvent-ils faire passer Devoxx en DIF ? Comment faire ?

José. Oui, on peut utiliser la formation professionnelle pour financer son entrée. Cette offre n'est accessible qu'aux entreprises et il suffit de cocher les bonnes cases sur le formulaire d'inscription pour enclencher la procédure.

En comparaison aux autres conférences sur les mêmes thèmes que les nôtres à Londres ou aux US, nous sommes à peu près à la moitié du prix par jour. Donc oui, nous sommes moins chers. Et c'est bien notre but : celui de voir venir des développeurs. Eh oui, nous souhaitons rester à ce prix !

Pourra-t-on bloguer depuis Devoxx ? Il y aura du Wifi ou de la 3G ?

José. Des nombreuses personnes ont pu bloguer ou twitter durant la conférence. Nous n'offrons pas le Wifi pour des raisons de coût (prohibitif), mis à part pour les stands des sponsors et pour les speakers. Cela dit la couverture 3G est excellente jusque dans les salles de conférences.

Zouheir. Les participants auront accès au WIFI pour les "hands on lab" si la session s'y prête. L'année dernière, il était prévu pour toutes les sessions de ce type, mais certains animateurs ont pu s'en passer, car ils sont venus avec leur propre matériel ou parce que le WIFI n'était pas nécessaire.

V. Organisation

Votre expérience dans l'organisation du Paris JUG doit être un atout pour préparer Devoxx...

Zouheir. Cette expérience aide, mais ça n'est pas un atout déterminant. Il y a une grande différence entre le Paris JUG où les sessions sont gratuites et se déroulent une fois par mois après les heures de bureau dans une salle de 200 places et une conférence sur trois jours qui réunit plus de 1200 personnes moyennant une contribution financière. Disons qu'en terme d'organisation, au démarrage du Paris JUG, on était en division d'honneur. On a monté les échelons pour finir en Ligue 1 avec Devoxx France. Pour Devoxx France, il faut de la rigueur et du professionnalisme. Mais nous souhaitons conserver le plus du Paris JUG : le côté sérieux, mais cool.

José. Le succès de la première édition repose en grande partie sur la réputation du Paris JUG, le nom même "Devoxx" et sur le réseau des JUG francophones. Ce sont ces trois éléments mis ensemble qui ont permis de faire connaître Devoxx France très rapidement auprès des sponsors historiques du Paris JUG (quasiment tous présents pour nous soutenir) et auprès du public des juggers de France et de Navarre. Le nom de Devoxx est sans aucun doute une marque de qualité et le soutien de Stephan Janssen, qui est très présent à nos côtés, aussi un gage de réussite dans l'organisation des trois jours. Donc oui, nous avions ces trois atouts et cela nous a énormément aidés à faire un succès de notre première édition. On ne peut que remercier toutes ces personnes qui nous ont aidés et qui continuent de le faire : les JUG qui parlent de nous, les blogueurs et bien sûr nos sponsors.

De loin, on pourrait s'imaginer qu'organiser Devoxx France revient à préparer un gros pique-nique, avec un buffet plus gros, mais qu'en est-il en réalité ?

José. C'est exactement ça, c'est un gros pique-nique. Sauf que quand c'est pour 1200 personnes, tout devient compliqué. Les normes de sécurité s'appliquent et il faut des professionnels pour gérer le bidule. Et s'il y a des professionnels, il faut les payer, d'où le prix d'entrée et le sponsoring. Et puis il faut créer l'animation aussi, d'où les conférences techniques. Et il faut du café aussi. Du café pour 1200, c'est pareil, ça devient compliqué. Ensuite il y a la question de l'espace, si Devoxx France avait lieu à la campagne il suffirait d'un champ et tout irait bien. Mais on est au cœur de Paris, donc il faut louer un espace avec des salles, des chaises, etc. Et un tel espace, ça se réserve plus d'un an à l'avance. En fait tout découle de là.

Pause déjeuner à Devoxx France
Pause déjeuner à Devoxx France

Financièrement, Devoxx, c'est donc un gros projet.

José. Oui, l'organisation de la première édition présentait un vrai risque financier. Le succès de 2012 a permis de sécuriser cet aspect-là pour l'édition 2013. Et l'on espère que cela puisse continuer : le succès d'une année permet de financer en partie l'année suivante, jusqu'à complètement sécuriser l'opération. Nous n'en sommes pas encore au stade où l'échec d'une année puisse être transparent pour l'organisation de l'année suivante.

Rappelons que le Paris JUG est une association 1901, que nous n'avons donc pas accès au crédit comme une entreprise. D'une part cela complique un peu les choses (le fait de payer les places en ligne par exemple), mais cela en simplifie d'autres. En tant qu'association nous n'avons rien à vendre, les visiteurs de Devoxx France, tout comme ceux du Paris JUG savent donc que les conférences que l'on organise le sont en toute indépendance.

On se souvient que l'édition 2012 a été "sold out" 10 jours avant l'événement. L'édition 2013 a l'air de suivre le même chemin. Devoxx France a donc du succès. Avez-vous cherché des salles plus grandes ou souhaitez-vous rester sur un nombre raisonnable de participants ?

Zouheir. Sur le court terme, nous sommes plutôt dans une perspective de consolidation. Nous souhaitons rester dans le même ordre de grandeur sur trois ans.

Ça prend combien de temps d'organiser Devoxx ?

Zouheir. En gros, ça prend un an.

José. Je confirme : une fois la conférence passée le travail du comité technique et des bénévoles s'arrête. Celui du trésorier, qui doit payer les factures et mettre les comptes d'équerre, continue !

Pas facile d'y consacrer autant d'énergie avec un métier à côté, une femme et des enfants...

José. De mon point de vue c'est une question d'organisation et de capacité de travail. Oui, c'est un gros investissement en temps, sans aucun doute.

Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs l'organisation en deux équipes ?

José. L'organisation repose sur deux équipes. La première est le comité de direction qui compte quatre membres, travaille tout au long de l'année et gère les aspects financiers de l'organisation. Elle prend aussi les décisions importantes : le lieu, la date, ce qu'il y aura à manger, etc. Les membres de cette équipe sont aussi responsables juridiquement de certaines choses, notamment la sécurité des visiteurs lors de la conférence.

La seconde est le comité technique. Cette équipe est constituée d'une douzaine de membres, dont la responsabilité est la sélection des sujets soumis et l'agenda de la conférence. Son travail commence quelques mois avant la tenue de la conférence et s'arrête juste après.

Et puis tout ce monde se retrouve durant les trois jours et participe à l'organisation générale.

Zouheir. Tout ce monde se retrouve durant les trois jours de la conférence en compagnie d'une troisième équipe : les bénévoles. Ils étaient deux en 2012.

Quel est le rôle des sponsors dans tout ça ?

José. Les sponsors ont un rôle crucial : celui de nous sponsoriser ! Sérieusement, s'ils n'étaient pas là, nous ne pourrions pas maintenir le prix d'entrée aussi bas et Devoxx France ne serait pas ce qu'il est. L'an dernier ils nous ont aussi vraiment surpris, en créant des animations incroyables ! Personnellement j'ai adoré le fait que nos sponsors s'approprient à ce point l'événement. La sauce a génialement pris entre les visiteurs et eux.

Être sponsorisé ne veut pas dire que nous ne sommes pas indépendants, notamment dans nos choix éditoriaux, que ce soit au Paris JUG ou à Devoxx France. Nos sponsors le savent : nous tenons absolument à cette indépendance. Le comité technique est entièrement composé d'indépendants, aucun sponsor n'y est présent.

Les stands des sponsors
Les stands des sponsors

Que vous a appris l'édition précédente (bons ou mauvais points) ?

Zouheir. Nous avons réalisé un sondage auquel ont répondu plus du tiers des participants. 85 % des personnes se sont dites satisfaites ou très satisfaites du contenu technique de la conférence. C'est le point le plus important à nos yeux. C'est l'objectif principal de la conférence et c'est sur ce plan que nous maintiendrons l'effort maximum. Les mauvais points étaient plus à la marge. Il s'agit d'éléments liés au confort comme le temps de pause, la mise à disposition d'eau de façon plus fréquente. Nous avons écouté ses critiques et nous ferons tout pour y remédier pour l'édition 2013.

VI. Conclusion

Pour bien résumer, pourquoi venir à Devoxx France en 2013 ?

José. Trois raisons :

  • la quantité, la qualité et la diversité du contenu technique : 130 conférences en trois jours, des ateliers, des démos, le tout présenté par des speakers de renom ;
  • le prix d'entrée est bas et vous pouvez financer vos places avec la formation professionnelle ;
  • la présence de 1200 personnes, travaillant toutes dans le domaine du développement Java. Vous voulez rencontrer des gens, réseauter, discuter opportunités professionnelles ? Devoxx est aussi fait pour ça, et le lieu s'y prête particulièrement. L'an dernier certaines entreprises ont passé des entretiens d'embauche dans les salons du Mariott.

Comment convaincre mon boss (et ma femme) de m'y envoyer ?

Zouheir. Pour les épouses ou conjointes de développeurs, il n'y a aucune inquiétude à avoir. La fréquentation est essentiellement masculine. Bien entendu les femmes sont les bienvenues et nous les encourageons à venir. Simplement, notre métier est essentiellement masculin. Et ça n'est pas à Devoxx France qu'un développeur va s'encanailler. L'ambiance est très studieuse jusqu'à tard dans la nuit.

Pour les boss, il y a déjà la possibilité d'envoyer les collaborateurs au titre de la formation professionnelle. C'est un argument qui a du poids. Nous avons aussi la conviction que notre conférence permet d'ouvrir l‘esprit et de tirer le niveau vers le haut.

José. De nombreux boss envoient déjà leurs collaborateurs et viennent eux-mêmes à Devoxx France. Reste donc à convaincre les boss qui ne sont pas convaincus. Peut-être juste en leur disant que précisément, leurs concurrents sont déjà convaincus ? Quant aux femmes (et aux maris peut-être ?), c'est sûr que c'est plus délicat. Leur expliquer que pendant trois soirs elles n'auront pas leur geek de mari à tapoter sur le clavier jusqu'à pas d'heure ?

Vos retours nous aident à améliorer nos publications. N'hésitez donc pas à commenter cet article sur le forum : 2 commentaires Donner une note à l´article (5)

VII. Remerciements

L'équipe de Developpez.com se joint à moi pour remercier chaleureusement José Paumard et Zouheir Cadi pour leurs participations à cette interview.

José Paumard
José Paumard
Zouheir Cadi
Zouheir Cadi

Je tiens à remercier, en tant qu'auteur de cette interview, toutes les personnes qui m'ont aidé et soutenu. Je pense tout d'abord à mes collègues qui subissent mes questions au quotidien, mais aussi à mes contacts et amis du Web, dans le domaine de l'informatique ou non, qui m'ont fait part de leurs remarques et critiques. Bien entendu, je n'oublie pas l'équipe de Developpez.com qui m'a guidé dans la rédaction de cet article et m'a aidé à le corriger et le faire évoluer, principalement sur le forum.

Plus particulièrement j'adresse mes remerciements à José Paumard, Zouheir Cadi, Mickael BARON (keulkeul) et Sébastien Germez (FirePrawn).

Image non disponible

VIII. Annexes

VIII-A. Liens

Projet Open melodie :
http://www.openmelodie.org/

Blog "Java le soir" :
http://blog.paumard.org/

Interview de Charles Sabourdin et Benoît Sissert du comité de sélection de Devoxx France 2013 :
https://thierry-leriche-dessirier.developpez.com/articles/interview/charles-sabourdin-Benoit-dissert-devoxx-france-2013/

Retrouvez aussi les interviews réalisées lors de Devoxx France 2012 :

Retrouvez également nos retours sur l'édition 2012, sur le blog de Developpez.com :

VIII-B. Liens personnels

Retrouvez ma page et mes autres articles sur developpez.com à l'adresse
https://thierry-leriche-dessirier.developpez.com/#page_articlesTutoriels

Image non disponible
QR Code vers mes articles

Ajoutez-moi à vos contacts à l'aide du QR Code suivant :

Image non disponible
QR Code contenant ma vCard

Suivez-moi sur Twitter : @thierryleriche(https://twitter.com/thierryleriche)@thierryleriche

Vous avez aimé ce tutoriel ? Alors partagez-le en cliquant sur les boutons suivants : Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

Les sources présentées sur cette page sont libres de droits et vous pouvez les utiliser à votre convenance. Par contre, la page de présentation constitue une œuvre intellectuelle protégée par les droits d'auteur. Copyright © 2012 Thierry Leriche-Dessirier. Aucune reproduction, même partielle, ne peut être faite de ce site ni de l'ensemble de son contenu : textes, documents, images, etc. sans l'autorisation expresse de l'auteur. Sinon vous encourez selon la loi jusqu'à trois ans de prison et jusqu'à 300 000 € de dommages et intérêts.